BIM : Une nouvelle façon de travailler

Avec le BIM, les informations sont capitalisées à chaque étape. Ainsi, la conception est continuellement ajustée en temps réel dans la maquette numérique, permettant une exécution optimisée. La maquette numérique s’enrichit tout au long du cycle de vie des ouvrages, de leur conception jusqu’à leur exploitation, voire jusqu’à leur destruction. Chaque acteur est amené à apporter sa pierre à l’édifice.

Le BIM, processus collaboratif, a un impact direct pour l’ensemble des acteurs intervenant dans l’acte de concevoir, construire, rénover et exploiter des bâtiments. De fait, l’enjeu est bien de concevoir de façon intégrée des projets de bâtiments, neufs ou existants, en prenant en compte les contraintes et modèles des différents acteurs.

Pour assurer cette collaboration, il existe plusieurs niveaux de maturité associés au BIM.

Le 1er degré de maturité : La modélisation est plutôt orientée objet. On fait une modélisation pour sa propre discipline, et on la garde quelque part pour soi. Le 2ème degré de maturité : la collaboration orientée au modèle. On travaille sur une maquette qui commence à être partager. On récupère la maquette, on fournit des informations qui vont être ensuite exploitées par les autres acteurs.

Nous avons identifié 2 grandes phases de conception :  

• L'avant-projet
• Le projet

Sachant que la phase avant-projet se décompose en trois étapes :

• L'esquisse
• L'avant-projet sommaire
• L'avant-projet définitif

En esquisse on sait uniquement qu’il s’agit d’un objet de type « mur non porteur ». Il contient Intrinsèquement toutes données inhérentes au fait qu’il s’agit d’un mur (représentation par un Parallélépipède, avec un niveau bas, un niveau haut, la possibilité de contenir des baies…).

• Cela correspond au niveau LOD 100
• On retrouve ces éléments dans l’onglet propriété sur la droite (mur non porteur + non extérieur)

En Avant-Projet, on peut renseigner l'objet de caractéristiques principales, directement liées aux contraintes spécifiques du projet, comme une épaisseur (10cm par exemple) et un degré Coupe-Feu

• Cela correspond au niveau LOD 200 en APS puis LOD 300 en APD

En phase Projet, on peut déterminer sa composition exacte (une cloison de type 98/48 avec parements très haute dureté…), et l’ensemble de ses caractéristiques (Degré Coupe-Feu, Affaiblissement acoustique…), de manière à permettre la mise en concurrence des entreprises pour sa réalisation

• Cela correspond au niveau LOD 350

En phase Exécution, l’objet générique est remplacé par un objet fabricant (ou un générique avancé dans le cas d’une fabrication sur-mesure), qui contient les caractéristiques propres du produit qui sera mis en œuvre

• Cela correspond au niveau LOD 400
• Rappelons qu'à chaque étape, le coût de cette cloison ne doit pas varier ! C'est tout l'enjeu de l'intervention de l'économiste de la construction.

Le BIM s'intègre donc dans le processus de création classique du projet, seul l'outil change avec l'utilisation d'une maquette numérique 3D que l'on peut renseigner

Prescrire un projet de bâtiment, c'est définir avec précision la qualité attendue. La prescription consiste donc en la rédaction d'un cahier des charges, un guide, un contrat entre le client et les entreprises. Ce cahier des charges est nommé le Cahier des Clauses Techniques Particulières, le CCTP.

Le Cahier des Clauses Techniques Particulières a donc pour objet de rappeler : 
- les réglementations applicables pour chaque métier du bâtiment (maçon, plombier, menuisier)
- les ouvrages prévus dans le projet (murs en béton, chauffage électrique, fenêtres en bois)
- les exigences de qualité de ses ouvrages (murs en béton armé avec parements lisses destinés à rester visibles, chauffage électrique avec régulation par thermostat, fenêtres en bois en double vitrage isolant et acoustique, etc.)
- la localisation de ses ouvrages (les murs en béton seront prévus pour les façades, le chauffage électrique pour les séjours et chambres, les fenêtres en bois pour tous les logements) Le CCTP intègre les éléments déjà prévus sur les plans de l'architecte, mais il les complète également en indiquant comment seront mis en œuvre les produits

Les logiciels utilisés sont :

• REVIT de l'éditeur AUTODESK
• ArchiCAD GRAPHISOFT

Ces logiciels permettent d'associer la maquette numérique à une description d'ouvrage, puis la description d'ouvrage à un prix unitaire.

La maquette est ensuite convertie en DOE BIM. Ce DOE sera alors au format IFC pour rester interopérable au fil du temps. Le Maître d'ouvrage doit pouvoir l'utiliser avec différents logiciels. Ce DOE BIM doit donc contenir les éléments du bâtiment tel que construit car il devient son double virtuel. Cela correspond au niveau de détail LOD 400 et suivants. 

Ce DOE BIM peut donc intégrer les éléments suivants : la maquette numérique complétée et représentant l'ensemble des éléments du bâtiment, y compris les extincteurs par exemple. 

Pour chacun des éléments : 
- les fiches techniques
- les agréments et certifications
- les manuels d'exploitation
- l'information sur la périodicité de l'entretien
- les diagnostics de performance énergétique
- etc.